
La question de la dot dans la société bantoue est équivoque, celle-ci se déroule en plusieurs étapes et est fonction des cultures et traditions de chaque tribu.
Comment peut-on définir ce qu’est la dot ?
La remise de la dot reste incontournable et est indissociable du mariage coutumier ou traditionnel. En effet, c’est une cérémonie qui consiste, pour la famille du fiancé, à offrir à celle de l’heureuse élue, lors d’une cérémonie solennelle, un ensemble d’objets et de cadeaux, en espèces ou en nature, et d’accomplir certains rituels afin d’unir les futurs époux . Au Gabon, la dot est le fondement du mariage coutumier, parce qu’elle tient sur des raisons d’union et de dynamique des familles, des clans et des tribus.
À qui revient la dot ?
Selon la loi coutumière, l’enfant n’appartient pas à celui qui l’a mis au monde ou à celui qui l’élève, mais plutôt à celui qui a versé la dot.
En effet, chez le peuple Fang par exemple, la descendance patrilinéaire est fondée sur le mariage dotal qui confère à l’homme des droits et des obligations sur la femme et ses parents, ainsi que sur les enfants issus de cette union.
Ainsi, selon ce peuple, le mariage dotal est le seul acte qui permet de sortir du statut de célibataire. Du point de vue socioculturel, le plein exercice des droits paternels est subordonné au versement de la dot. Au soir du mariage, l’autorité est retirée à l’oncle maternel et attribuée au père si celui-ci a versé la dot. Quelques temps après, à travers la cérémonie d’accompagnement de la mariée dans la famille de son époux encore appelée le dépôt de la mariée. La femme quitte le domicile familial d’origine pour aller vivre au domicile de son époux dont elle prend le nom.
Cas d’un couple non marié
Entendons par là un couple en concubinage, d’une relation ayant eu un enfant etc… ou d’un couple séparé. Dans tous les cas le principe voudrait que lorsqu’un homme a eu une fille avec une femme et qu’il ait reconnu sa paternité devant la loi et les coutumes, la dot de la fille lui revient de plein droit. Cependant il a pour obligation de la partager avec la maman proportionnellement aux exigences de chaque coutume.
Cas d’une fille non reconnu (Père inconnu)
La question « Qui perçoit la dot d’une fille dont le père est inconnu » est souvent mal appréhendée dans la société compte tenu de la multitude d’ethnies dont compte le Gabon. Des avis sont partagés en fonction des tribus et des cultures.
Toutefois, après avoir recueilli plusieurs retours d’expériences nous nous sommes rendus compte que la majorité des familles appliquent le principe de « un enfant non reconnu par son père est de plein droit la responsabilité de sa famille maternelle ». Pour cela, la dot d’une fille non reconnue par son père biologique revient à sa maman (Famille Maternelle). Elle devra respecter par la suite toutes les obligations y relatives afin d’en jouir de tout et de plein droit.
La question qui a fait l’objet de la rédaction de notre article interpelle toutes les générations car il s’agit d’une problématique qui, très souvent cause de nombreuses discordes dans les familles ce qui a malheureusement pour conséquences de conditionner l’avenir de la jeune fille.
Inspirations : tamtamdumboa.com /theses.hal.science
